Les isolants biosourcés sont des matériaux naturels d’isolation, issus de l’agriculture, de la sylviculture ou du recyclage d’un produit naturel, comme la ouate de cellulose. Ces isolants répondent à des critères techniques et qualitatifs selon les normes des isolants européennes et/ou françaises définissant leur efficacité, leur sécurité, leur durabilité et leur résistance au feu et à la chaleur. En effet, au-delà de leurs aspects écologiques, les fabricants souhaitent surtout mettre en avant les caractéristiques techniques souvent supérieures et très différentes des isolants minéraux.
Les isolants biosourcés sont renouvelables et recyclables, ayant donc un moindre impact environnemental lors de leur production et fabrication, comme lors de la mise en œuvre, pendant toute leur durée d’utilisation et à leur fin de vie.
Les enjeux des isolants biosourcés
Tous les scientifiques sont aujourd’hui d’accord sur la nécessité que nous avons de diminuer rigoureusement nos émissions de gaz à effet de serre (GES) et notamment nos émissions de dioxyde de carbone (CO2). En France, le secteur du bâtiment est responsable d’environ 34% des émissions de GES et consomme environ 52% de l’énergie produite, fabrication, transport, mise en œuvre et démontage confondus. Il est donc évident que nous pouvons faire d’énormes économies dans ce secteur, en changeant nos habitudes constructives. Les isolants biosourcés, puisque renouvelables, préservent nos ressources naturelles tout en créant des emplois, aussi bien dans l’agriculture que dans l’industrie.
Les matières premières des isolants biosourcés sont issues de cultures agricoles, de préférence en France, telles le lin, le chanvre ou encore le bois. La filière de l’isolation en laine de lin est très intéressante pour la Normandie, puisque nous sommes le premier producteur de lin en Europe. Cette filière permet également de valoriser des produits d’une qualité inférieure à celle du lin pour le tissage.
Avec 175.000 hectares, la culture du chanvre était très répandue en France jusqu’en 1900, surtout dans la moitié nord. Aujourd’hui la culture se limite à environ 10.000 Ha. Cette plante donne un très bon rendement sans engrais ni pesticides, laissant une terre propre dans tous les sens du terme pour la culture suivante.
La France est l’un des rares pays en Europe à voir s’accroître sa surface boisée : depuis 1980, elle augmente d’environ 0.7% par an. Tous les bois ne sont pas exploités, il y a un potentiel énorme de matières premières à développer.
Toutes ces cultures, relocalisées, diminueront les émissions des GES du secteur du bâtiment, puisque non seulement leur transformation nécessite peu d’énergie, mais en plus, en poussant, les végétaux stockent du CO2, et le lin comme le chanvre sont des cultures annuelles ! À titre de comparaison, pour fabriquer 1 m³ de laine de verre, on consomme environ 250 kWh, la laine de lin ou la laine de chanvre n’en demandent que 30 kWh au m³ !
Si nous examinons la fin de vie des matériaux, nous constatons que nous pouvons faire, là aussi, d’énormes progrès. Les matériaux biosourcés sont presque entièrement recyclables, voire compostables. Ainsi les matières premières rentrent dans un cycle fermé, presque à l’infini, diminuant la pression sur notre environnement en réduisant nos déchets, tout en diminuant également le coût économique de la démolition des bâtiments.